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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 07:06

Pour témoigner ma gratitude envers mon pays natal, j’ai décidé de consacrer le reste de ma vie à étudier et réfléchir sur son histoire. Pourquoi sur l’histoire ? Pour comprendre le pourquoi ce pays, jadis puissant, possédant une civilisation brillante, s’enfonçait dans la décadence morbidique. Les avis des Khmers sont nombreux :

 

-          les agressions des pays voisins, la Thaïlande et le Vietnam ;

-          le bouddhisme, une religion qui favorise l’oisiveté et l’abandon de la vie charnelle ;

-          les guerres civiles entre les prétendants du trône ;

-          la passivité du peuple khmer ;

-          les coûts exorbitants des constructions de la cité d’Angkor ;

-          l’incapacité des dirigeants à gouverner le pays ;

-          la corruption généralisée ; etc.

 

J’ai essayé de répondre à tous ces points d’interrogation en faisant des réflexions sur l’histoire politique de mon pays à partir du Xème siècle. Je sais que cette entreprise est très difficile, car le mot « politique » est tabou dans mon pays. Il ne faut pas oublier qu’il y a encore des gens qui sont morts à cause de leur opinion politique dans le Cambodge d’aujourd’hui. J’accepte ce risque parce que je pense que c’est de mon devoir en tant que Khmer d’apporter une contribution aux débats sur ce sujet délicat.

 

Il y a beaucoup de livres d’histoire et de thèses de doctorat sur le Cambodge. Le plus grand nombre a été écrit par des étrangers, très peu par des Khmers. Comme j’ai déjà dit ci-dessus, l’histoire politique du Cambodge est toujours un sujet tabou. Les Khmers n’osent pas donner leurs opinions sur ce sujet parce qu’ils ont peur d’être réprimandés par le pouvoir. L’étude d’histoire au Cambodge est toujours assimilée à faire de la politique et de la prise de position sur un tel sujet politique, parce que depuis la nuit des temps, cette étude est un domaine réservé aux hommes de pouvoir. C’est eux qui écrivaient leur propre histoire dont le contenu avait toujours une fin politique : le vainqueur effaçait toutes les traces du vaincu. À chaque suppression, on enlève une partie de vérité de l’histoire. Et avec ces pratiques continues, on efface une grande partie de mémoire d’un peuple. Nous sommes bien placés pour le savoir car les khmers avaient perdu de leur mémoire pendant plusieurs siècles de l’existence de la cité d’Angkor jusqu’à la découverte au XIXème siècle par un français.

 

Dans l’histoire politique de notre pays, il y a peu de leçons politiques que nous pouvons en tirer comme leçon de l’histoire, parce qu’elle était manipulée par nos dirigeants de toutes les époques. Toutes nos défaites face à l’armée thaïlandaise, ou vietnamienne dans les siècles passés n’ont jamais analysé par nous. Ce manque d’analyse approfondie crée chez nous un sentiment d’être une victime permanente de la part de nos voisins. La haine s’empare de nous et nous rend aveugle de la réalité de nos défauts et nos responsabilités dans nos défaites perpétuelles. Nous continuons aujourd’hui de pleurer sur notre sort dans la passivité totale : les Vietnamiens vont envahir notre pays ; les Thaïlandais sont plus forts que nous. Cette phobie devient chez nous une fatalité.

 

Pour surmonter à notre traumatisme, j’invite tous les Khmers à participer aux débats sur l’histoire politique du Cambodge. J’aimerais donner une dimension politique à ces débats parce que cette dimension nous amène au cœur des problèmes de notre pays. Je suis conscient que dans la décadence de notre pays, il y a sans doute une part importante de notre responsabilité. 

 

J’ai choisi la chronique des rois khmers (version de Monsieur Eng Soth, historien cambodgien) comme base de mes études ; dans laquelle, j’ai pris les principaux caractères des évènements historiques, racontés et d’écarter la multitude des petits faits pour laisser voir seuls considérables. J’ai fait ensuite des commentaires sur ces évènements majeurs dont le but est d’essayer de donner une dimension politique à ces évènements.

 

Il faut noter que les faits historiques, racontés dans la chronique des rois khmers, commencent prendre une allure plus historique à la deuxième moitié du XIVème siècle. Néanmoins, la Commission de l’Histoire et de la Culture khmère accorde un crédit aux témoignages des faits donnés à la date antérieure de ce siècle comme historiques.

 

Deux historiens khmers renommés Messieurs KHIN Sok et MAK Phoeun ont fait la traduction en français les chroniques royales du Cambodge avec comparais des différentes versions dans le cadre des collections de l’école française d’Extrême-Orient dont le contenu m’a beaucoup aidé dans mes réflexions. Ils ont fait la traduction dans le cadre académique. L’écriture des noms des rois et des lieux sont de mode de l’école Extrême-Orient, c’est-à-dire de prononciation à la façon indienne dont le son du mot est incompréhensible pour des Khmers ordinaires. En tout cas, leurs travaux sont très utiles pour les étudiants en histoire et chercheurs.

   

 

 

 

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