11 septembre 2009
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Le Bouddha et les seize rêves du roi Preah Bat Paksèn Tikhorsal.
Il était une fois dans un Royaume en Inde, nommé Tikkhorsal, dont la capitale était Savathay où un roi, nommé Preah Bat Paksèn Tikhorsal régna en souverain absolu. À l’aube d’une nuit, celui-ci a rêvé seize rêves surprenants. À son réveil, il a eu un effroi indescriptible. Il convoqua illico les astrologues du Palais pour qu’ils lui donnaient leurs avis sur ses rêves. Ces derniers ne savaient pas dire grandes choses à leur souverain parce que ses rêves étaient surprenants. Cependant, ils racontaient n’importe quoi à leur souverain pour lui montrer qu’ils sont compétents dans leurs sciences : Votre Majesté va encourir un grand danger : ou bien Votre Auguste Royal va perdre le trône, ou bien va mourir, ou bien va être gravement malade. Et pour éviter ces mauvais présages, Votre Majesté devra faire du sacrifice de la vie de quelques animaux, d’offrandes des divers objets, quatre de chacun, aux dieux. Préoccupé par ces présages, le souverain donna son accord qu’on se prépare ces offrandes sans compter les dépenses. Les astrologues se mettaient au travail pour préparer une grande cérémonie d’offrandes selon leurs stratagèmes. Les nouvelles furent apportées à la reine, nommée Preah Neang Malika Thévi. Elle demanda immédiatement une audience royale, au cours de laquelle, elle supplia le souverain d’ajourner la cérémonie de sacrifice de la vie des animaux, avant d’aller voir le Bouddha pour lui solliciter ses conseils, parce que dans ce monde, il n’y a que lui qui a l’esprit de repartie indéfectible et être capable de dénouer habilement toutes questions que les gens lui posent. Le souverain accepta de suivre le conseil de son épouse. Alors, il monta sur son char avec son escorte de mille gardes et tous les dignitaires du Royaume pour se rendirent visite au Bouddha. Après échanger avec ce dernier les compliments ordinaires de civilité, le Roi raconta au Bouddha ce qu’il a vu dans ses rêves. Après écouter, le Bouddha dit au roi : ces présages vont se réaliser inévitablement sur vous, sur votre peuple et tous les êtres humains dans ce monde.
Voici les récits des 16 rêves de Preah Bat Paksèn Tikhorsal et les interprétations de ces rêves par le Bouddha :
Premier rêve : Les mains jointes, la voix tremblante, le roi dit : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon rêve, j’ai vu 4 taureaux de couleur violette comme fleur Angchhânh qui sont venus des 4 points cardinaux en courant à la place royale (Mérouk). Tous les quatre qui mugissent de toute leur force en tenant une position d’attaque les uns contre les autres. Entendus ces cris de guerre, les gens se précipitèrent sur le lieu. Mais, après plusieurs mugissement de colère, les 4 taureaux ont quitté la place sans se livrer le combat. Comment vous expliquez ce rêve ? Le Bouddha reçut alors dans son cœur ces paroles et répondit au roi ceci : Sache le bienheureux roi, tu as commis un péché, c’est pourquoi, ce mauvais présage vient dans ton rêve, mais il deviendra une réalité pour toi, parce que ce que tu règnes aujourd’hui sans avoir appliqué la science juste, c'est-à-dire, la maîtrise des sens, la patience, la bonté, la générosité, la compassion, la véracité, la fidélité à la parole donnée, la vaillance, l’héroïsme, la modération dans la levée de l’impôt, la sagesse, l’intelligence, la science, la connaissance des arts et lettres, la beauté, enfin. Tes ministres, tes fonctionnaires sont immoraux et ne respectent aucune loi du Royaume. Dans ton Royaume, les nobles, les bourgeois, les gens du peuple et les parias ne sont pas vertueux, même les Brahmanes, ils transgressent leurs propres lois. Ces pratiques immorales font naître le Mal au détriment de l’accumulation de tes mérites, lequel entraînera ton Royaume dans la guerre et la famine. Les cieux des quatre points cardinaux sont massés des nuages noirs comme ils sont prêts à verser une grande pluie sur ton Royaume, mais elle ne tombera jamais comme les gens ont attendu en vain le combat des quatre taureaux.
Deuxième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon deuxième rêve, j’ai vu des arbres de petites tailles ayant une hauteur d’un empan et certains d'autres ayant une hauteur d’une coudée qui se couvre des fleurs et des fruits. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, les humains auront une morale réduite, dont l’esprit sera envahi de plus en plus par des mauvaises pensées et des débauches. Les filles adolescentes auront des rapports sexuels avec les hommes. Elles seront enceintes depuis jeune âge comme les petits arbres qui se couvrent des fleurs et des fruits.
Troisième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon troisième rêve, j’ai vu une grande vache qui vient demander à téter du sein des nouveau-nés. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, les jeunes gens ne respectent plus les personnes âgées, y compris leurs propres parents. Ces derniers, pour subsister à leurs besoins, devront demander tout temps aux enfants comme la vache demande au nouveau né à téter son sein.
Quatrième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon quatrième rêve, j’ai vu les gens abandonnent les grands bœufs qui possèdent une grande force de travail et ont des expériences nécessaires pour travailler dans les champs. À leur place, ils ne prennent que les petits et jeunes bœufs pour tirer des charrettes. Ces derniers sont incapables d’y faire et restent debout sans bouger. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, le souverain ne prendra plus les personnes âgées ou les savants, expérimentés dans la science du gouvernement pour diriger le pays. À leur place, il ne prendra que les jeunes ou les gens de son entourage dépourvus des expériences et des connaissances nécessaires pour diriger le pays. Cela créera des mécontentements des anciens et provoquera la désunion entre les dirigeants dans le Royaume.
Cinquième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon cinquième rêve, j’ai vu un cheval ayant deux museaux. Les gens se précipitent pour lui donner les herbes à manger et cet animal mâche les herbes dans les deux museaux. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, les juges seront corrompus. Ils prennent l’argent du côté des victimes et du côté des malfaiteurs. Ils libèrent leur jugement en fonction de l’importante somme donnée. Cela provoquera le mécontentement de la population.
Sixième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon sixième rêve, j’ai vu des gents polissent leur plateau en or. Une fois terminée, ils vont demander aux loups de déféquer et uriner sur leur plateau. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, le souverain ne comptera et confiera plus la charge à la personne née de la famille noble. Il préfère plutôt la personne née de la famille pauvre. Ainsi, la famille noble s’appauvrit et pour subsister à ses besoins, elle se voit obliger de marier leur fille avec la personne, née de la famille pauvre, qui occupe une fonction importante dans l’administration royale comme les gens amènent leur plateau en or pour demander aux loups de déféquer et uriner sur leurs plateaux.
Septième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon septième rêve, j’ai vu un homme, assis sur un tabouret en tissant une ficelle, le bout de laquelle se descende petit à petit au-dessous du tabouret où il y a une vieille louve affamée qui se délasse. Quand elle voit le bout de la ficelle, elle en mange au fur et mesure sans que l'homme s'en aperçoit. Ce dernier continue donc de tisser sans relâche. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l'avenir plus ou moins long, les femmes, chefs de famille, aimeront se parer leur corps avec de l'or et des pierres précieux. Elles se traîneront en dehors de leur maison et auront des aventures avec les autres hommes. Elles boiront de l'alcool et ne raconterons que des bobards. Elles ne feront plus leurs devoirs d’épouse, de mère en dépensant tous les argents que leurs maris ont donné jusqu'à devenir pauvre comme la vieille louve affamée qui a mangé la ficelle.
Huitième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon huitième rêve, j’ai vu une grande jarre remplie d'eau qui se trouve au milieu des petites jarres vides. Les gens sont venus verser encore de l'eau dans la grande jarre débordée de l'eau au lieu de compléter les petites jarres vides. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l'avenir plus au moins long, le souverain devient de plus en plus égoïste, il fera travailler sans relâche les gens du peuple pour remplir ses caisses et greniers, quoiqu'ils étaient pleins des vivres et toutes sortes d’objets de valeur. Il n’hésitera pas de mettre au ban des paysans qui osent opposer à sa décision royale. Par peur être punis, ces derniers font ce qu’on leur demande de faire, même qu’ils voient que leur grenier de vivres est vide de tout ce qui se mange, comme t’a vu dans ton rêve, les gens qui ont continué de verser de l'eau dans la grande jarre déjà débordée sans avoir pensé à verser de l’eau dans les petits jarres vides.
Neuvième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon neuvième rêve, j’ai vu un étang qui est couvert des fleurs de lotus, au milieu duquel, l'eau est très profonde. Cet étang est le point d'eau pour les animaux. Ce qui est curieux, à l'endroit où ils descendent boire de l'eau, je vois que l’eau reste toujours limpide. En revanche, l'eau profonde au milieu d’étang où il n’y a pas des animaux, elle devient trouble. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, les souverains gouverneront leur pays sans avoir respecté la science juste. Ils utiliseront le pouvoir absolu comme moyen de gouvernement pour se servir leurs propres intérêts. Ils opprimeront le peuple par une levée des impôts sans modération comme on presse la canne à sucre pour extraire le jus par une machine mécanique. Ils saisiront les biens du peuple sans tenir compte de sa pauvreté. La population s’enfuira donc de la capitale, des villes, de sa terre et de sa maison pour se réfugier à la lisière de la frontière du pays comme tu vois dans ton rêve, l’eau agitée, battue, devient trouble et bourbeuse au milieu de l’étang et l’eau au bord de l’étang où il y a les animaux reste toujours limpide. L’eau au milieu de l’étang représente la capitale royale et l’eau au bord de l’étang représente la lisière de la frontière.
Dixième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon dixième rêve, j’ai vu homme est en train de cuire du riz dans une marmite, à l’intérieur de laquelle, j’ai vu que le riz est mélangé de mal cuit, de cru et de pâteux. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, tu règnes sans avoir appliqué la science juste. Tes ministres, tes fonctionnaires y compris des commerçants sont immoraux et ne respectent aucune loi du Royaume. Ton peuple n’est pas vertueux. Et les Brahmanes transgressent même leurs lois. C’est pourquoi, les pluies ne tombent pas régulièrement dans ton Royaume et certains endroits, elles ne tombent plus comme dans une marmite de riz dans laquelle, il y a du riz cuit, mal cuit et pâteux.
Onzième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon onzième rêve, j’ai vu un homme qui possède un noyau d’un bois précieux qui a une valeur inestimable, au lieu de le vendre, il a fait un échange contre un bol d’huile pourrie. Comment vous expliquez ce rêve ? Le Bouddha répondit : sache le bienheureux roi, dans un avenir plus ou moins long, il y aura des moines qui prêchent le Dharma (loi qui permet d’atteindre la souffrance des hommes), pour l’argent comme un homme qui fait changer son noyau d’un bois précieux contre un bol de l’huile pourrie.
Douzième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon douzième rêve, j’ai vu une citrouille séchée et vide de chair qui s’immerge dans au lieu de flotter. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, le souverain ne choisira plus les savants, les nobles pour diriger son Royaume. A leur place, il choisira les malfaiteurs, les ivrognes, les flatteurs. Le Royaume deviendra un lieu où les courtisans sont maîtres du pays et les nobles et les savants seront mis à l’écart comme dans ton rêve, tu a vu la citrouille séchée, vide de chair qui s’immerge dans l’eau.
Treizième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon treizième rêve, j’ai vu une grande pierre ayant la taille d’un palais au lieu de s’immerger dans l’eau, il flotte sur l’eau. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, le souverain choisira les malfaiteurs, les ivrognes, les courtisans pour diriger les affaires de l’Etat comme dans ton rêve, t’as vu la grande pierre qui flotte sur l’eau.
Quatorzième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon quatorzième rêve, j’ai vu des têtards qui mangent des serpents. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, les maris vivront au dépend et à la merci de leur femme, qui deviendra la maîtresse de la famille, parce qu’ils ont commis des erreurs de ne plus travailler, d’avoir des aventures avec des jeunes filles jusqu’à qu’ils ne possèdent plus rien comme moyens de subsistance. Pour survivre, ils sont obligés d’obéir leur femme, sinon ils seront à la rue comme tu as vu dans ton rêve, les têtards mangent les serpents.
Quinzième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon quinzième rêve, j’ai vu des cygnes royaux qui escortent des corbeaux. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, les nobles ne seront plus instruits et les gens du peuple seront instruits. Ces derniers seront nommés au poste important du Royaume. Les nobles, malgré sa position sociale plus élevée, seront obligés pour leur survie de courtiser les gens du peuple, comme t’a vu dans ton rêve, les cygnes royaux qui escortent les corbeaux.
Seizième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon seizième rêve, j’ai vu un mouton qui attrape le tigre pour le manger. Les autres tigres s’enfouissent devant des moutons par peur être mangés par ces derniers. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, les gens du peuple instruits vont occuper des postes de pouvoir, par exemple, juge, ministre, puis, ils oppriment et tuent pour la moindre contestation les nobles, non instruits. C’est pourquoi, ces derniers ont peur des gens du peuple comme les tigres ont peur des moutons.
Traduction non officiel de langue khmère par Sangha OP
Il était une fois dans un Royaume en Inde, nommé Tikkhorsal, dont la capitale était Savathay où un roi, nommé Preah Bat Paksèn Tikhorsal régna en souverain absolu. À l’aube d’une nuit, celui-ci a rêvé seize rêves surprenants. À son réveil, il a eu un effroi indescriptible. Il convoqua illico les astrologues du Palais pour qu’ils lui donnaient leurs avis sur ses rêves. Ces derniers ne savaient pas dire grandes choses à leur souverain parce que ses rêves étaient surprenants. Cependant, ils racontaient n’importe quoi à leur souverain pour lui montrer qu’ils sont compétents dans leurs sciences : Votre Majesté va encourir un grand danger : ou bien Votre Auguste Royal va perdre le trône, ou bien va mourir, ou bien va être gravement malade. Et pour éviter ces mauvais présages, Votre Majesté devra faire du sacrifice de la vie de quelques animaux, d’offrandes des divers objets, quatre de chacun, aux dieux. Préoccupé par ces présages, le souverain donna son accord qu’on se prépare ces offrandes sans compter les dépenses. Les astrologues se mettaient au travail pour préparer une grande cérémonie d’offrandes selon leurs stratagèmes. Les nouvelles furent apportées à la reine, nommée Preah Neang Malika Thévi. Elle demanda immédiatement une audience royale, au cours de laquelle, elle supplia le souverain d’ajourner la cérémonie de sacrifice de la vie des animaux, avant d’aller voir le Bouddha pour lui solliciter ses conseils, parce que dans ce monde, il n’y a que lui qui a l’esprit de repartie indéfectible et être capable de dénouer habilement toutes questions que les gens lui posent. Le souverain accepta de suivre le conseil de son épouse. Alors, il monta sur son char avec son escorte de mille gardes et tous les dignitaires du Royaume pour se rendirent visite au Bouddha. Après échanger avec ce dernier les compliments ordinaires de civilité, le Roi raconta au Bouddha ce qu’il a vu dans ses rêves. Après écouter, le Bouddha dit au roi : ces présages vont se réaliser inévitablement sur vous, sur votre peuple et tous les êtres humains dans ce monde.
Voici les récits des 16 rêves de Preah Bat Paksèn Tikhorsal et les interprétations de ces rêves par le Bouddha :
Premier rêve : Les mains jointes, la voix tremblante, le roi dit : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon rêve, j’ai vu 4 taureaux de couleur violette comme fleur Angchhânh qui sont venus des 4 points cardinaux en courant à la place royale (Mérouk). Tous les quatre qui mugissent de toute leur force en tenant une position d’attaque les uns contre les autres. Entendus ces cris de guerre, les gens se précipitèrent sur le lieu. Mais, après plusieurs mugissement de colère, les 4 taureaux ont quitté la place sans se livrer le combat. Comment vous expliquez ce rêve ? Le Bouddha reçut alors dans son cœur ces paroles et répondit au roi ceci : Sache le bienheureux roi, tu as commis un péché, c’est pourquoi, ce mauvais présage vient dans ton rêve, mais il deviendra une réalité pour toi, parce que ce que tu règnes aujourd’hui sans avoir appliqué la science juste, c'est-à-dire, la maîtrise des sens, la patience, la bonté, la générosité, la compassion, la véracité, la fidélité à la parole donnée, la vaillance, l’héroïsme, la modération dans la levée de l’impôt, la sagesse, l’intelligence, la science, la connaissance des arts et lettres, la beauté, enfin. Tes ministres, tes fonctionnaires sont immoraux et ne respectent aucune loi du Royaume. Dans ton Royaume, les nobles, les bourgeois, les gens du peuple et les parias ne sont pas vertueux, même les Brahmanes, ils transgressent leurs propres lois. Ces pratiques immorales font naître le Mal au détriment de l’accumulation de tes mérites, lequel entraînera ton Royaume dans la guerre et la famine. Les cieux des quatre points cardinaux sont massés des nuages noirs comme ils sont prêts à verser une grande pluie sur ton Royaume, mais elle ne tombera jamais comme les gens ont attendu en vain le combat des quatre taureaux.
Deuxième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon deuxième rêve, j’ai vu des arbres de petites tailles ayant une hauteur d’un empan et certains d'autres ayant une hauteur d’une coudée qui se couvre des fleurs et des fruits. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, les humains auront une morale réduite, dont l’esprit sera envahi de plus en plus par des mauvaises pensées et des débauches. Les filles adolescentes auront des rapports sexuels avec les hommes. Elles seront enceintes depuis jeune âge comme les petits arbres qui se couvrent des fleurs et des fruits.
Troisième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon troisième rêve, j’ai vu une grande vache qui vient demander à téter du sein des nouveau-nés. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, les jeunes gens ne respectent plus les personnes âgées, y compris leurs propres parents. Ces derniers, pour subsister à leurs besoins, devront demander tout temps aux enfants comme la vache demande au nouveau né à téter son sein.
Quatrième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon quatrième rêve, j’ai vu les gens abandonnent les grands bœufs qui possèdent une grande force de travail et ont des expériences nécessaires pour travailler dans les champs. À leur place, ils ne prennent que les petits et jeunes bœufs pour tirer des charrettes. Ces derniers sont incapables d’y faire et restent debout sans bouger. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, le souverain ne prendra plus les personnes âgées ou les savants, expérimentés dans la science du gouvernement pour diriger le pays. À leur place, il ne prendra que les jeunes ou les gens de son entourage dépourvus des expériences et des connaissances nécessaires pour diriger le pays. Cela créera des mécontentements des anciens et provoquera la désunion entre les dirigeants dans le Royaume.
Cinquième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon cinquième rêve, j’ai vu un cheval ayant deux museaux. Les gens se précipitent pour lui donner les herbes à manger et cet animal mâche les herbes dans les deux museaux. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, les juges seront corrompus. Ils prennent l’argent du côté des victimes et du côté des malfaiteurs. Ils libèrent leur jugement en fonction de l’importante somme donnée. Cela provoquera le mécontentement de la population.
Sixième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon sixième rêve, j’ai vu des gents polissent leur plateau en or. Une fois terminée, ils vont demander aux loups de déféquer et uriner sur leur plateau. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, le souverain ne comptera et confiera plus la charge à la personne née de la famille noble. Il préfère plutôt la personne née de la famille pauvre. Ainsi, la famille noble s’appauvrit et pour subsister à ses besoins, elle se voit obliger de marier leur fille avec la personne, née de la famille pauvre, qui occupe une fonction importante dans l’administration royale comme les gens amènent leur plateau en or pour demander aux loups de déféquer et uriner sur leurs plateaux.
Septième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon septième rêve, j’ai vu un homme, assis sur un tabouret en tissant une ficelle, le bout de laquelle se descende petit à petit au-dessous du tabouret où il y a une vieille louve affamée qui se délasse. Quand elle voit le bout de la ficelle, elle en mange au fur et mesure sans que l'homme s'en aperçoit. Ce dernier continue donc de tisser sans relâche. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l'avenir plus ou moins long, les femmes, chefs de famille, aimeront se parer leur corps avec de l'or et des pierres précieux. Elles se traîneront en dehors de leur maison et auront des aventures avec les autres hommes. Elles boiront de l'alcool et ne raconterons que des bobards. Elles ne feront plus leurs devoirs d’épouse, de mère en dépensant tous les argents que leurs maris ont donné jusqu'à devenir pauvre comme la vieille louve affamée qui a mangé la ficelle.
Huitième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon huitième rêve, j’ai vu une grande jarre remplie d'eau qui se trouve au milieu des petites jarres vides. Les gens sont venus verser encore de l'eau dans la grande jarre débordée de l'eau au lieu de compléter les petites jarres vides. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l'avenir plus au moins long, le souverain devient de plus en plus égoïste, il fera travailler sans relâche les gens du peuple pour remplir ses caisses et greniers, quoiqu'ils étaient pleins des vivres et toutes sortes d’objets de valeur. Il n’hésitera pas de mettre au ban des paysans qui osent opposer à sa décision royale. Par peur être punis, ces derniers font ce qu’on leur demande de faire, même qu’ils voient que leur grenier de vivres est vide de tout ce qui se mange, comme t’a vu dans ton rêve, les gens qui ont continué de verser de l'eau dans la grande jarre déjà débordée sans avoir pensé à verser de l’eau dans les petits jarres vides.
Neuvième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon neuvième rêve, j’ai vu un étang qui est couvert des fleurs de lotus, au milieu duquel, l'eau est très profonde. Cet étang est le point d'eau pour les animaux. Ce qui est curieux, à l'endroit où ils descendent boire de l'eau, je vois que l’eau reste toujours limpide. En revanche, l'eau profonde au milieu d’étang où il n’y a pas des animaux, elle devient trouble. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, les souverains gouverneront leur pays sans avoir respecté la science juste. Ils utiliseront le pouvoir absolu comme moyen de gouvernement pour se servir leurs propres intérêts. Ils opprimeront le peuple par une levée des impôts sans modération comme on presse la canne à sucre pour extraire le jus par une machine mécanique. Ils saisiront les biens du peuple sans tenir compte de sa pauvreté. La population s’enfuira donc de la capitale, des villes, de sa terre et de sa maison pour se réfugier à la lisière de la frontière du pays comme tu vois dans ton rêve, l’eau agitée, battue, devient trouble et bourbeuse au milieu de l’étang et l’eau au bord de l’étang où il y a les animaux reste toujours limpide. L’eau au milieu de l’étang représente la capitale royale et l’eau au bord de l’étang représente la lisière de la frontière.
Dixième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon dixième rêve, j’ai vu homme est en train de cuire du riz dans une marmite, à l’intérieur de laquelle, j’ai vu que le riz est mélangé de mal cuit, de cru et de pâteux. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, tu règnes sans avoir appliqué la science juste. Tes ministres, tes fonctionnaires y compris des commerçants sont immoraux et ne respectent aucune loi du Royaume. Ton peuple n’est pas vertueux. Et les Brahmanes transgressent même leurs lois. C’est pourquoi, les pluies ne tombent pas régulièrement dans ton Royaume et certains endroits, elles ne tombent plus comme dans une marmite de riz dans laquelle, il y a du riz cuit, mal cuit et pâteux.
Onzième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon onzième rêve, j’ai vu un homme qui possède un noyau d’un bois précieux qui a une valeur inestimable, au lieu de le vendre, il a fait un échange contre un bol d’huile pourrie. Comment vous expliquez ce rêve ? Le Bouddha répondit : sache le bienheureux roi, dans un avenir plus ou moins long, il y aura des moines qui prêchent le Dharma (loi qui permet d’atteindre la souffrance des hommes), pour l’argent comme un homme qui fait changer son noyau d’un bois précieux contre un bol de l’huile pourrie.
Douzième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon douzième rêve, j’ai vu une citrouille séchée et vide de chair qui s’immerge dans au lieu de flotter. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, le souverain ne choisira plus les savants, les nobles pour diriger son Royaume. A leur place, il choisira les malfaiteurs, les ivrognes, les flatteurs. Le Royaume deviendra un lieu où les courtisans sont maîtres du pays et les nobles et les savants seront mis à l’écart comme dans ton rêve, tu a vu la citrouille séchée, vide de chair qui s’immerge dans l’eau.
Treizième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon treizième rêve, j’ai vu une grande pierre ayant la taille d’un palais au lieu de s’immerger dans l’eau, il flotte sur l’eau. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, le souverain choisira les malfaiteurs, les ivrognes, les courtisans pour diriger les affaires de l’Etat comme dans ton rêve, t’as vu la grande pierre qui flotte sur l’eau.
Quatorzième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon quatorzième rêve, j’ai vu des têtards qui mangent des serpents. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, les maris vivront au dépend et à la merci de leur femme, qui deviendra la maîtresse de la famille, parce qu’ils ont commis des erreurs de ne plus travailler, d’avoir des aventures avec des jeunes filles jusqu’à qu’ils ne possèdent plus rien comme moyens de subsistance. Pour survivre, ils sont obligés d’obéir leur femme, sinon ils seront à la rue comme tu as vu dans ton rêve, les têtards mangent les serpents.
Quinzième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon quinzième rêve, j’ai vu des cygnes royaux qui escortent des corbeaux. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, les nobles ne seront plus instruits et les gens du peuple seront instruits. Ces derniers seront nommés au poste important du Royaume. Les nobles, malgré sa position sociale plus élevée, seront obligés pour leur survie de courtiser les gens du peuple, comme t’a vu dans ton rêve, les cygnes royaux qui escortent les corbeaux.
Seizième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon seizième rêve, j’ai vu un mouton qui attrape le tigre pour le manger. Les autres tigres s’enfouissent devant des moutons par peur être mangés par ces derniers. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, les gens du peuple instruits vont occuper des postes de pouvoir, par exemple, juge, ministre, puis, ils oppriment et tuent pour la moindre contestation les nobles, non instruits. C’est pourquoi, ces derniers ont peur des gens du peuple comme les tigres ont peur des moutons.
Traduction non officiel de langue khmère par Sangha OP