Si la mémoire des Khmers était bonne, après les élections législatives de 2008, les partis de l'opposition ont décidé de se rencontrer pour discuter le projet de fusion de leur force politique en vue de combattre le parti au pouvoir sur le terrain d'élections à venir. Après plusieurs mois de palabre, ils ont décidé de rompre leurs liens, et chacun prenait garde pour esquiver des coups de poing de l'ancien partenaire qui était devenu un rival redoutable. Quel sale temps pour les démocrates ! Trois années de gâchis et de guerre des verbes des petits chefs. L'année 2009, j'ai décidé donc de quitter la barque de l'opposition et abandonner définitivement la vie du militant politique pour être un observateur de la vie politique de mon pays. A partir de là, je ne crois plus en S.E Sam Rainsy et Kem Sokha, deux leaders en chaleur de prestige de leur titre Son Excellence. Je me demande, comment prétendent-ils qu'ils sont l'homme du peuple avec un titre pompeux de la cour du parti au pouvoir actuel ? Ils sont contents à chaque fois qu'ils entendent qu'on les appelle Son Excellence.
Je n'ai pas besoin d'observer les hommes du PPC, parce que je suis en désaccord à 100 % avec eux. Je sais très bien ce qu'ils sont en train de faire : intégrer le pays dans l'Indochine dominé par le Vietnam et abaisser le statut du peuple khmer en ethnie dans son propre pays. En revanche, j'ai décidé, à partir d'aujourd'hui, de suivre tous les mouvements des deux leaders de l'opposition pour une simple raison : leur fausse déclaration dans laquelle ils ont dit qu'ils sont des démocrates. Je veux que mes compatriotes sachent faire la distinction entre le vrai démocrate et le faux semblant qu'il fait plus du mal au pays et au peuple khmer que le PPC. Je veux que les Khmers avisés de la situation politique du pays apprennent que le mot "Opposition au pouvoir" ne soit pas limité à la participation aux élections, lesquelles sont organisées et contrôlées par ce même pouvoir. Je veux que la jeunesse khmère soit au courant que son avenir est dans son action que dans son attente aux promesses faites par les hommes au pouvoir. Je veux que le monde entier se détrompe que mon pays d'aujourd'hui est sur la voie du développement. Mes ambitions citées sont démesurées par rapport à ma capacité intellectuelle élémentaire, mais je laisse mon cœur blessé par la flèche du despote et d'antidémocrate de tout bord d'exprimer sa raison. Je ne suis pas en rage, mais indigné de voir Rainsy et Sokha manipulent l'esprit des gens. Ces deux personnages sont des hommes de sérail du pouvoir. L'un comme l'autre travaille pour la perte des démocrates khmers. Les deux, ensemble, élaborent, sans le savoir, un plan pour détruire le pays. Avec les hommes de pouvoir, ils déciment le peuple khmer au même titre que les Khmers Rouges.
J'ai appelé ces deux Excellences par leur prénom selon la coutume khmère. J'ai de la peine de le croire, après deux jour seulement de défaite électorale, le 5 juin, Rainsy recommence comme en 2008, par un appel au rassemblement des forces démocratiques, non pas pour combattre le pouvoir, mais pour préparer les prochaines élections. Cet appel est insultant pour ses militants et ses électeurs, parce que l'auteur n'a même pas pris le temps de les expliquer les résultats de ces élections. Il reconnaît implicitement par cette déclaration la victoire du PPC. Il acceptait donc que les élections s'étaient déroulées dans des bonnes conditions démocratiques. Donc, on passe à autre chose.
Rainsy n'ose pas contester les résultats des élections, parce qu'il veut négocier avec le parti au pouvoir de ses conditions de retour au pays. Il croit que sa docilité cette fois-ci soit interprétée par le maître du pays comme une nouvelle demande du retour au pays. Il se trompe lourdement, parce qu’il ne représente rien pour le dernier pour deux raisons : 1. Il est abandonné par les cadres du parti, on parle de lui, parce que le parti porte son nom et le parti peut fonctionner normalement sans lui. Il a un rôle honorifique que fonctionnel, parce qu'il n'est pas un grand stratège avéré. Et tout le monde le savait de cette défaillance. Il agit toujours par impulsion. Il fait peur à ses amis. Son absence prolongée fait beaucoup de bonheur aux certains cadres du parti. Heureusement, il a une certaine influence au parti, parce qu'il est encore utile : rabatteur des fonds de soutien. 2. Il est délaissé par les pays occidentaux par son incompétence dans le rôle de leadership de force active de l'opposition démocratique. Il n'est pas considéré comme un leader de type charismatique. Il est instable en politique étrangère. Il mange à tous les râteliers : la Chine, le Vietnam, etc. Il change souvent sa position doctrinale et idéologique. On a des difficultés à suivre sa vision globale de la politique. Il est perdu sans le soutien du Prince Sihanouk. Il est toujours vu comme le produit du Sihanoukisme.
La rencontre entre PSR et PDH, prévue dans quelques jours aux Philippines, sera comme en 2008. Le palabre sera aussi longue et sans avoir le résultat concret, parce que les deux partis ont des intérêts diamétralement opposés. Le PDH, prisonnier de sa stratégie de survie dans le régime actuel, n'aurait aucune marche de manœuvre pour travailler avec le PSR. La fusion du PDH avec PSR serait la fin de Sokha politique, parce que son existence est précaire. Son statut de l'ancien prisonnier politique ne suffit pas pour s'imposer dans la vie politique nationale et internationale. Il est toujours vu plutôt comme humanitaire que politique. Il n'est pas un leader charismatique. Son alliance avec Pen Savan, ancien cadre du PPC, ancien communiste, fait du tort à son image de démocrate. Comme Rainsy, il n'est pas un grand stratège. Il ne fait que réagir aux événements qu'agir pour les créer dont les élections sont seules actions politiques concrètes pour PDH. Sa politique de la "3ème voie" et de "pas par pas" sont insaisissables. PDH manque beaucoup de cadres compétents pour être vu comme un parti de gouvernement et pour élaborer un projet politique, économique et social cohérent pour gouverner le pays. Changer le PPC n'est pas un programme du gouvernement.
Comme je l'ai dit, PDH et PSR ne peuvent pas s'entendre, parce que PSR est un parti qui veut. Il n'y a donc point de modifications, d'accommodations, de termes, d'équivalents, de pourparlers, de remontrances ; rien d'égal ou de meilleur à lui proposer. Lisez bien la déclaration de Rainsy du 5 juin, et vous comprendrez tout de suite que le cadre de pourparlers avec son parti est déjà imposé (j'ai décidé de créer un bureau...) sur une base de la victoire imaginaire des élections communales du 3 juin. Avec ce ton impétueux, j'imagine que les gens qui fassent la queue pour le rencontrer aux Philippines sont des charlots. Je n'accuse pas Sokha et ses amis qu'ils sont des gens peu fiables. Leur acceptation à l'invitation de Rainsy est un acte politique positif pour la démocratie, mais cette rencontre entre les deux partis, avec chacun son égo, sera limitée au palabre sans fin comme en 2009. Comment pourraient-ils faire peur aux stratèges vietnamiens qui font faire exécuter par le maître du pays leur plan : bâtir une - Indochine vietnamienne -. Je ne suis pas pessimiste ; je suis triste, c’est tout.