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28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 16:52

Déni de crime

 

Il faut reconnaître que M. Khieu Samphan bénéficierait pour une minorité des intellectuels khmers une circonstance atténuante du fait qu’il soit supposé antivietnamien et anti gouvernement de Phnom-Penh. Ce groupie considérait M. Khieu Samphan comme une victime du système politique khmer. Mais cette victime, avec un sourire empesé, bénéficie un système de justice dont la transparence est assurée. Un avocat de réputation internationale est choisi par M. Khieu Samphan pour inverser le mensonge en patriotisme. Et cette ligne de défense qui est sublime : « Il a péché en tant dirigeant, pardonne-lui en tant intellectuel humaniste ».  Maître Jacques Vergès irrite et séduit et on sait que la contradiction soit son art. Il servirait en tout cas avec un éclat la défense de son vieil ami, nommé Khieu Samphan. Mais ce que M. Khieu Samphan ne savait pas, c’est que le choc du nombre de victimes, deux millions de personnes sont morts, exécutées, sous la torture, d’épuisement ou de malnutrition, se passe du poids des mots de son avocat. Il a pondu un livre, pour conter son innocence dans le régime sanguinaire, où il transgresse à nouveau les victimes. Pas un mot de regret ce qu’il avait fait avec ses amis qui ensanglanta le Cambodge entre 1975 et 1979. Aujourd’hui, il réclame la justice pour le seul plaisir de se moquer des victimes, vivantes et mortes : Plaider non coupable avec le mensonge, lequel il amènera dans l’au-delà. Ce personnage que son groupie raconte qu’il est intelligent. Je me pose donc la question : Intelligent comme qui ?

 

Je n’ai jamais regretté mes paroles qui incriminaient les Khmers Rouges d’assassins dont M. Khieu Samphan  était membre éminent : Chef de l’Etat. De temps en temps, je me rebiffais. Je me laissais aller à ma fureur contre l’ancien Chef de l’Etat qui refuse de s’ennuyer dans son mensonge. Mais on connaît sa défense, qui ne sera pas si loin de celle de Kaing Guek Eav, alias Douch, condamné par le tribunal international de Phnom-Penh en juillet 2010 à trente ans de prison. Je juge, en effet, la défense de M. Khieu Samphan qu’elle soit composée de bêtise, de cruauté et de plaisanterie. Il va quand même un peu plus loin quand il oppose notre temps au XXIe siècle où le désir de la vérité ne cesse d’être gagné. Dans ce procès, l’essentiel pour lui est de fuir ses responsabilités et de maintenir les victimes en doute. Quelle chance pour lui d’avoir le droit de se défendre par rapport aux victimes de sa crime qui n’avaient que la crise de douleur pour supplier les geôliers d’achever rapidement leur vie, portée par un corps dénué de la chair. Il joue dans ce procès à n’être rien « car être, c’est être moi, et je m’adore ». Dans le bain de sang de deux millions de victimes, il continue d’adorer de sa personne. Déni de crime, pour M. Khieu Samphan, c’est aussi de poursuivre la cruauté et l’y trouve même du plaisir. Et le plaisir des Khmers rouges est connu : Ils peuvent exulter en soumettant un autre être humain ou se sentir euphorique lorsqu’ils dominent les autres et qu’ils peuvent exercer leur volonté sans retenue. Ils tuent leurs victimes, puis se vautrent dans leur sang en riant.

 

Mais Maître Vergès est un génie. Il pourrait argumenter que son ami, sous l’influence de Pol Pot, « il ne fait pas le bien qu’il veut, et il fait le mal qu’il ne veut pas ». Pour Maître Vergès, son client était un pion de Pol Pot, il est donc une victime comme les autres victimes. Un pion avec le titre du chef de l’Etat est une plaidoirie à la limite de supportable. Avec ce titre, M. Khieu Samphan était devenu une immanence détectable du régime du Kampuchéa Démocratique. Il est donc responsable au même titre que Pol Pot. Dès que Maître Vergès essaye de mettre une pensée en mots pour défendre son ami, elle cesse d’être vraie, parce que la vérité révélée par lui soit une contre vérité pour les victimes et le peuple khmer. Les crimes de guerre et crimes contre l’humanité de son client s’avèrent évidents par son rôle dans le génocide. Il est coupable pour un rôle polymorphe : Maître et complice de Pol Pot. Les amis de M. Khieu Samphan reprochent aux victimes de vouloir ridiculiser le beau terme de « patriote » attribué à ce dernier. C’est à ne rien y comprendre. Le patriote est un homme qui s’efforce de servir sa patrie. Quant à M. Khieu Samphan, à 79 ans, il continue de détruire son pays par son mensonge. Avec son impétrant de docteur de Sorbonne, faut-il vraiment vous rappeler, à vous « patriote » dans les milieux de tout bord que M. Khieu Samphan ne mérite pas d’être considéré comme un patriote et un intellectuel.                                     

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