Le début, et après ?
Impossible de savoir. Un proverbe qui dit : Après la pluie, c'est le beau temps. Ça dépend pour qui et pour faire quoi ? La peur de l'inconnu est humaine, mais le désir de changement est aussi humain. L'inconnu aurait toujours double face : le bien et le mal. Le "Bien", ça dépend pour qui et le "Mal" aussi et l'on voit qu'il y ait souvent le mélange entre les deux. Nous avons entendu parler du "Mal nécessaire pour faire du Bien" : Souffrir d'abord pour respirer le bonheur comme dans l'accouchement d'une femme. Le temps de souffrance est toujours long dans l'esprit de l'Homme, parce qu'elle est dans la nature des êtres vivants. Le temps de bonheur est court, parce que chaque chose à sa fin.
Chaque changement de saison, même de l'été à l'automne, l'Homme est toujours content, parce que dans le changement qu'il y ait toujours l'air du bonheur. Les feuilles vertes rancirent et tombent, c'est aussi un spectacle pour l'Homme. La couleur jaune est aussi jolie que le vert. Ça dépend pour qui ?
La Tunisie, qui sait prophétiser que demain ce pays soit démocratique ? L'Egypte dans le chambardement, qui sait prédire que demain le peuple égyptien ait la liberté ? Espérons-le ! On parle de la révolution du peuple. Mais, j'ai toujours peur de voir le peuple en machette que des policiers en fusils d'assaut. Mais je suis aussi heureux de voir des gens ordinaires qui défient au risque de leur vie le pouvoir dictatorial. La joie et la peur, le mal et le bien font toujours parties de la vie.
Mais dans la vie, quand le mal est insupportable et n'ayant rien à perdre, des gens pourraient faire n'importe quoi. La révolution, le révolte, l'insurrection, la rébellion et tous les autres noms qui s'expriment la colère. Et après ? C'est pour revendiquer la joie de vivre. C'est quoi au juste ? Le bien-être. Et après ? Liberté, démocratie et toutes les sentences de la politique.
Prenons la démocratie comme sujet à philosopher. Jacques Attali a écrit (Express – n° 3107, Janvier 2011) sur la démocratie en Tunisie : "Pour qu'une révolution se transforme en une réelle démocratie, elle doit réunir cinq conditions :
- Une bourgeoisie formée et puissante ;
- Une armée laïque (je préfère plutôt le mot "indépendante" du pouvoir) ;
- Une jeunesse n'ayant rien à perdre ;
- L'absence de leader populiste charismatique ;
- Un environnement international favorable.
Bien sûr, il y a toujours un début. Et après, c'est toujours l'inconnu, parce qu'il soit difficile de réunir les cinq conditions de M. Attali dans des pays où le mot "nouveau" est ancien comme disait Edgar Quinet (1803-1875), écrivain et historien français :"Ils (les hommes nouveaux) ont ramassé l'arme du passé pour défendre le présent. Ces hommes nouveaux redeviennent subitement à leur insu des hommes anciens". Ça ne marche jamais cette démarche. Les exemples ne manquent pas au Cambodge ou ailleurs.
Le début est toujours euphorique. Et après, c'est l'inconnu ? Parce que dans la démocratie, il y ait plusieurs parangons de solution. Et l'on sait que chaque discours a son utopie et si on y prend comme une réalité, la conséquence pourrait être catastrophique pour l'humanité : L'utopie des Khmers Rouges. Le Début est souvent spontané, mais Après doit être préparé. Jamais au hasard pour éviter le pire, parce que celui-ci arrive trop vite. Nous le savons que la révolution soit toujours une pulsion adolescente, mais le gouvernement d'un pays doit être une aspiration savante. Le début et après, les deux doivent être ensemble.