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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 18:39

 

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Promenade de l’Esprit 3

 

Le sillage de la décadence :

 

Nous cherchons toujours un texte sur notre pays, écrit par un Français, un Américain, non pas pour le comprendre, mais souvent pour approuver son contenu. Cette admiration est fondée sur deux choses : La puissance des mots et la beauté de la phrase, c’est-à-dire le Français ou l’Anglais correct. Il écrit bien, parce qu’il est Français, Anglais ou Américain, etc. Beaucoup de ces occidentaux deviennent pour nous une référence à citer pour appuyer nos idées. J’en fais comme les autres compatriotes qui aiment bien écrire. Il faut reconnaître qu’il est difficile de trouver chez nos aînés et nos contemporains de leurs idées fortes qui nous permette de les mettre en exergue, parce qu’ils n’aiment pas écrire.

J’ai posé la question à M. Keng Vanssak, réputé d’être grand penseur khmer : « Pourquoi n’écriviez-vous pas de toutes les idées que vous les avez toujours défendu avec conviction ? Sa réponse est simple : L’écriture n’est pas une tradition khmère. Dans notre société, la transmission de la connaissance est toujours faite par la voie orale ». Et pourtant, quand nous avons pris notre temps à chercher vraiment la trace des écrits khmers, nous en avons trouvé partout, mais toujours en petite quantité de publication.

Pendant le Protectorat français, après l’indépendance et aujourd’hui encore, la publication des écrits khmers soit toujours absente dans la volonté nationale. Ce défaut fait que notre nation d’aujourd’hui est une nation sans livres. Cette déficience est en contradiction avec l’imposant des temples khmers qui ornent le territoire du pays pour s’affirmer la richesse de la culture de notre Nation. Par ce manque des livres khmers, nos jeunes khmers continuent d’apprendre l’histoire de leur pays, la culture de leurs ancêtres et la pensée khmère dans les livres écrits par les étrangers. Ainsi, la culture étrangère devient une pensée unique pour nous.

Ainsi, j’ai entendu un compatriote qui me dit : « Mes idées ne comptent pas si elles ne trouvent pas leurs appuis dans les idées des savants occidentaux ». Un autre me dit : « Je n’écris pas, parce que j’ai toujours peur de commettre des fautes de français ». Quelle modestie de penser ainsi. Bien sûr, on a toujours peur de commettre des fautes, par le respect de la langue. Mais quelle importance de commettre ce péché, si le désir d’écrire pour servir une cause est sincère. Bien sûr, on a toujours le désir de valoriser les idées qu’on veut les défend, mais, quelle est l’utilité d’aller chercher dans le registre des étrangers pour renforcer la valeur nationale.       

Nous sentons d’être toujours portée sur la décadence khmère avec cette carence des livres et avec ce complexe d’infériorité. Bien entendu, nous ne demandons pas aux hommes de savoir khmers d’être supérieurs aux savants étrangers dans la connaissance scientifique, mais au moins en égalité avec eux dans la perception sur notre pays et notre culture. Faisons-nous une expérience de parler ou écrire avec la pensée khmère, nous nous apercevrions vite que notre façon de voir notre patrie serait complètement différente.

Il y a aujourd’hui l’internet qui nous permet de communiquer rapidement avec la communauté khmère dans le monde. Mais pour transmettre le message en Khmer, nous sommes largement en retard par rapport aux autres langues, à savoir, le Thaïlandais, le Vietnamien, par exemple. J’ai essayé récemment de publier mes articles en khmer, mais j’ai heurté tout de suite des difficultés techniques et de protocole avec le site qui héberge mon blog. Je peux le faire, mais ce n’est pas certain que les autres internautes puissent lire mes articles et cette utilisation soit autorisée plus longtemps par le site. Je m’adresse à tous les informaticiens khmer de haut vol de travailler sur ces problèmes dont la solution pourrait compenser, pour le bonheur de nos compatriotes, l’insuffisance de la publication des livres ou articles en langue khmère. Je m’adresse aussi aux responsables des différents sites d’aider aux jeunes khmers de se communiquer entre eux dans l’écriture khmère pour un seul but : la liberté d’expression.

L’internet qui nous donne la liberté de nous exprimer nos idées, sans passer par le circuit compliqué de la recherche d’un éditeur pour publier un livre, peut-être un seul pour toute la vie, dont les idées exprimées sont vite caduques après quelques mois de la parution du livre. Par l’internet, nous ne cherchons pas la qualité du texte, mais la rapidité du désir de partager avec les autres une idée, une passion que nous l’aimions bien. Quand j’ai écrit un texte pour publier dans mon blog, je l’ai toujours écrit avec le cœur. J’ai relu rarement mon texte après la fin de la rédaction, parce que si je le relie, je suis certain que je n’aurais pas le courage de le publier. Tant pis, si j’ai commis des fautes, ce n’est pas grave, parce que c’est mon cœur qui parle à l’état brut. Je demande à tous les lecteurs de me pardonner de ce péché mignon.                 

Nous avons sans doute besoin d’apprendre la science occidentale dans tous les domaines de haute technologie pour nous permettre de vivre avec le progrès d’aujourd’hui, mais la culture khmère doit rester une fondation de nos connaissances, parce que cette culture ait une base solide qui nous permette de tracer notre propre voie : La voie khmère. Je ne sais pas où est sa direction, mais je suis certain que les Khmers puissent la trouver sans aide étrangère. Si nous continuons de marcher dans le sillage de notre décadence, nous ne verrions jamais la beauté de la pensée khmère. 

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